Jean Fontaine
Les machines rient
Jamais, au grand jamais, le bronze ne fut mieux patiné, matière vivante et chaleureuse. Jamais l’illusion ne fut mieux entretenue. Passe-passe astucieux, le bronze en terre cuite. Il y a vraiment de quoi s’y méprendre. Fontaine est un démiurge qui se cache sous une apparence bonhomme plutôt sympathique et qui se permet effrontément de modifier l’ordre naturel des choses. Cela se perçoit à l’évidence dans la contemplation des oeuvres qu’il nous propose: hybrides divers, assez systématiques, femmes affublées de coquilles Saint-Jacques, garantes indésirables de leur chasteté, machineries anthropomorphes, corps féminins à têtes de monstres cétacés. Est-ce assez? Le travail de Fontaine ne relève pas de l’esbroufe ni ne se limite à la perfection technique. Le mélange du mécanique et de l’organique est en soi un plaidoyer pour la vie car il comporte une dimension critique évidente. L’immixtion dans ses oeuvres de machines hybrides d’un autre âge est en soi un acte de résistance à l’asservissement de l’homme par l’industrie. Est-ce un combat dépassé ? Les machines ont évolué, se sont miniaturisées, mais ce sont toujours des hommes qui les servent de près.
Les dessins à l’encre auxquels l’artiste voue le plus grand soin sont très souvent préparatoires pour la réalisation d’oeuvres tridimensionnelles. Simples et précis, ils suggèrent bien la profondeur et l’espace. Le bestiaire de Jean Fontaine n’est en définitive pas si drôle qu’il y paraît. Il est fantasque, certes. En tout cas, il pousse à la réflexion et au questionnement.
Hélice au pays des merveilles, grès et bois, 75 x 42 x 108 cm
Miss sous écrou, grès, 42 x 39 x 78 cm
L'Harleysienne, bronze blanc, 68 x 37 x 83 cm
Elle est caméléon II, grès, 60 x 35 x 68 cm
Dos majeur, terre, 57 x 33 x 39 cm
Elle est caméléon, bronze, 72 x 39 x 50 cm
Dessins préparatoires, digigraphie, 50 x 64 cm
Cauchemar à canard, grès, 76 x 75 x 48 cm
Jean Fontaine est né à Mâcon en 1952. Enfance champêtre à Solutré. Etudes conjointes à la Sorbonne, à Paris
(licence en arts plastiques) et à l’Ecole des Beaux-Arts de Mâcon (DNBA) de 1971 à 1976. Professeur d’arts plastiques, puis céramiste, il se consacre à la sculpture dès 1990. Il vit et
travaille dans le village bourguignon de Davayé. De 1996 à 2005 les expositions Zoofolie et Mécanofolie ont tourné dans plus de vingt musées européens totalisant sans doute plus de 300’000 visiteurs.
Principales expositions personnelles
2014
Genève (CH) : Musée Ariana
2013
Berne (CH) : Galerie Station 8
Lausanne (CH) : Galerie Humus
Genève (CH) : Musée Ariana
2012
Saint-Brieuc (F) : Musée La Briqueterie
Pont-de-Vaux (F) : Musée Chintreuil
Luxembourg (L) : «Humanofolie», Natur Musée
2011
Sarreguemines (F) : Musée des Beaux Arts
Voiron (F) : La grange dimière
Genève (CH) : Chêne-Bourgeries
Le Creusot + Chalon-sur-Saône (F) : Scènes nationales
2010
Bruxelles (B) : Galerie 2016
Lausanne (CH) : Galerie Humus + Filambule
2009
Lyon (F) : Galerie Animal + Fondation Bullukian
Berne (CH) : Galerie Station 8 + Naturisches Museum
Beaune (F) : Galerie Espace Contemporain
2008
Lyon-Chassieu (F) : Le Luminaire
Mâcon (F) : Galerie Bigot
2007
Paris (F) : Galerie MC Goinard
Amersfoort (NL) : Centre d’Art moderne
Neuchâtel (CH) : Galerie 2016
Tegelen (NL) : Tiendschuur Museum