Jean Marie Borgeaud
Etat des lieux du monde vivant, les sculptures de Borgeaud disent la permanence de la vie. Le choix de la terre et du feu comme moyens d’expression n’est pas dû au hasard.
Les séjours (résidences-créations) effectués à Gorée-Dakar au Sénégal puis à Santiago de Cuba ont été déterminants dans le processus de
création de l’artiste. Ces expériences l’ont grandement ouvert à ces cultures où le corps est habité, il en est la richesse première. Pour cuire ses pièces Borgeaud construit un four à Presinge, près de Genève, en creusant le sol de son jardin. C’est qu’il fallait y faire tenir des pièces de plus de deux mètres et y ajouter charbon de bois ainsi que divers branchages pour provoquer sur les corps des marques indélébiles, noires ou rougeâtres, laissées par le feu.
Une caractéristique notoire que l’on perçoit surtout dans l’attitude des animaux représentés est le mouvement qui les anime : le tigre bondissant sur l’échine du taureau affolé, la lionne dévorant une antilope se débattant désespérément ou encore, admirable sculpture, le taureau ivre de fureur qui défie la terre de toute la puissance de ses cornes, comme s’il voulait s’y incruster.
Plus récemment, les thèmes de prédilection du sculpteur sont des torses qu’il intitule « Balcon des dieux ». Ces fragments, tels des écrins, parlent de la puissance du cœur et de sa présence. Ils contiennent et
maintiennent symboliquement l’image de la force et de l’équilibre.

Grand taureau I, 2014, 140cm x 80 cm


Vue de l'exposition

Le balcon des dieux II, 2014, grès, 68 cm

Crâne, 2002-2003, grès et porcelaine, couverte céladon, 29 cm